A force de l’ouvrir on ne s’entend plus…. mais à force de la fermer aussi…
Imaginez que vous entrez dans une salle de classe comprenant 30 élèves. Vous vous tenez en face d’eux en silence. Tous parlent en même temps, de sujets divers et variés. Les voix sont fortes, basses, fluettes, graves, hésitantes, pleine d’assurance…
C’est un mélange assourdissant de sons dissonants. Considérons que ce qui se passe en ce moment dans cette classe est normal, habituel.
Comment voulez-vous que dans de telles conditions il soit possible pour cette classe d’obtenir de bons résultats ? Il est inutile de s’attendre à des moyennes satisfaisantes, qui témoigneraient d’un certain niveau d’accomplissement de leur programme annuel. C’est évident n’est-ce pas ?
A présent imaginez que cette classe est votre tête. Remplacez les 30 élèves par 60 000 tout aussi bruyants. Vous avez alors une bonne représentation de l’esprit de la plupart des gens (moi compris).
En songeant au fait qu’environ 60 000 pensées surgissent dans notre esprit tous les jours, bien que vivant dans le même monde physique, nous vivons tous dans des univers différents, puisqu’en définitive, ce qui détermine notre expérience des évènements est notre point vue. Et comment se construit-il ? Par notre façon de pensée.
Si nous sommes incapables d’avoir une certaine maitrise sur ce que nous pensons, nous ne pouvons faire autrement que réagir et tandis que nous pensons avoir des opinions réfléchis, nous nous contentons de réagir, ainsi nous ne sommes ni plus ni moins qu’un paquet de nerfs et de réflexes. Nous pourrons prétendre être libre, avoir le choix, il n’en est rien. Comme la plupart des gens nous sommes prévisibles et manipulables. Et comment cela se fait -il ? Nous n’avons aucune maitrise de notre pensée.
Alors dans un tel contexte, comment est-il possible de prendre de bonnes décisions ? Je ne parle pas de décisions « raisonnable » ou « du cœur » (il a bon dos). Je parle de décisions qui témoignerait d’un regard plus large, d’une plus grand vision de l’ensemble. De décisions issues de l’intuition, de l’instinct.
La réponse est simple : commencer par observer ses pensées.
Pour cela, il faut bien entendu, éviter toute distraction (télévision, radio, smartphone, réseaux sociaux, jeux vidéo, la musique, etc.). La plupart des gens évitent l’ennuie, ils le fuient. Aujourd’hui ce sont les smartphones, avant c’était des journaux, les magazines ou autre chose. Faire la queue dans une file d’attente, prendre les transports en commun, se balader dans la rue, … En réalité chaque occasion est bonne pour profiter d’un moment calme pour observer ses pensées.
Mais ce n’est pas facile, il faut apprendre à observer sans se laisser emporter. Mais à force de pratique, comme dans tout les domaines, on fini par y arriver, une fois, puis deux, puis trois etc. On peut se dire que c’est trop difficile, et qu’on ne va pas y arriver, que c’est dur : encore une fois on se laisse emporter par notre pensée, on présume du résultat sur la base de notre point de vue initial, sans même commencer à le faire. La meilleur façon de faire serait de le faire, sans y penser….juste le faire.
Ainsi, on comprend mieux ce qui se trame dans notre esprit, les schémas que nous reproduisons, les stratagèmes que nous mettons en place en raison d’un manque ou d’une crainte. Nous voyons alors pour la première fois, très clairement, très simplement, ce qui se trame à l’intérieur de nous.
L’ennui est tellement propice à ce genre de « séance d’observation » et ses bienfaits sont si indiscutables, que nous devrions tous par moment, nous accorder ce privilège qui ne nous coûte rien et qui a tant de valeur. D’ailleurs c’est bien connu que l’ennuie favorise l’imagination et est indispensable pour le bien être des enfants.
Ne dit-on pas « la vérité sort de la bouche des enfants » ?